DA VINCI CODE de Dan Brown



        Difficile pour les lecteurs quelque peu attentifs à l’actualité littéraire d’être passés à côté du « phénomène » Da Vinci Code, publication des éditions J. C. Lattès devenue en quelques mois un best-seller en France comme dans les trente-cinq pays où se l’arrachent des millions de lecteurs. Impossible donc de ne pas en parler dans l’actualité littéraire de notre magazine.

        Je voulais tout d’abord me documenter afin d’étayer mon article, mais les 12 500 000 réponses du web m’ont vite découragée. D’autant qu’à part polémiquer sur la réalité des faits énoncés par l’auteur, les uns les confirmant, les autres les infirmant, mais chacun avec des preuves soi-disant irréfutables, ces articles n’apportaient aucune réponse à la seule question que doit se poser un lecteur : est-il intéressant de lire ce livre oui ou non ?

        Avant de tenter une argumentation je vais de toute même sacrifier au rituel de présentation de l’auteur et de son ouvrage. Da Vinci Code (éd.Lattés, 2004, 574 pages) est le quatrième roman d’un auteur américain de quarante ans, professeur d’anglais, historien d’art passionné des codes secrets, journaliste pour le Newsweek et The New Yorker, accessoirement parolier de chansons. Son histoire commence par une nuit de crime, au Louvre. Assassinat mystérieux du conservateur par un mystérieux moine, étrange implication d’un expert en symbole et étrange jeune femme…Vous l’aurez compris, que de mystère! Tout ce qui suit est dans la même veine, avec du rythme, du suspense, des messages secrets à décoder…Et des affirmations quelques peu surprenantes.
        Car vous vous doutez bien qu’une telle polémique autour d’un roman n’est pas née de nulle part. La base de l’intrigue tourne autour du Prieuré de Sion, gardien du Saint Graal. Et les découvertes de nos héros sur ce qu’il est réellement (et on est loin d’une simple coupe !) bouleversent bien des fondements de la religion catholique. Voilà pourquoi tant de monde s’agite, sortant guides, essais, critiques acerbes sur ces différents thèmes abordés par l’auteur. Or, beaucoup l’oublie, Dan Brown est un romancier et jamais il ne s’est prétendu le détenteur d’une quelconque vérité.

        C’est donc en tant que roman que je vous parlerais de Da Vinci Code. Et bien je le conseille pour les moments de plaisir et de détente qu’il m’a apporté. Dès les premières pages, on est entraîné dans un suspense à couper le souffle. Impossible de lâcher le livre. L’écriture est vive, les évènements se succèdent les uns aux autres laissant à chaque fois le lecteur un peu plus sur la brèche. Le style n’appartient pas à la grande littérature (mais cette notion est de toute façon plus ou moins subjective) et c’est l’histoire en elle-même qui est captivante. Pour tous ceux qui aiment l’aventure !

        Mais si vous cherchez des réponses sur les grands mystères du Graal et de la religion vous serez déçus. Il reste en refermant le livre plus de questions qu’à son commencement. Et je ne parle ici que des thèmes de l’histoire. En ce qui concerne le livre en lui-même, tel un bon policier du jeudi, il y a peu de chances que l’envie vous prenne de vous replonger dedans une fois terminé.
        Tant de mots pour si peu me direz-vous ? Oui, mais qu’auriez-vous dit si n’avions pas parlé du Da Vinci Code?